Du 13 janvier au 20 février à Saint-Denis.
© Alloy, 2007-2008 (détail), Virginie Yassef
La mémoire est un phénomène complexe, multiforme, volatil, objet de recherches continues tant du côté des sciences que de la philosophie, trop central à l’esprit humain pour laisser les artistes indifférents… après une première exposition axée sur la relation entre mémoire et écriture, le deuxième volet de chapelle vidéo, mémoires vives, met en lumière l’articulation entre mémoire, jeu et création.
Au croisement de ces notions, les œuvres présentées installent un rapport fort à l’enfance et au jeu. L’enfance, comme un matériau à souvenirs futurs, mais aussi comme période d’acquisition de connaissances intensive où la mémoire est constamment sollicitée. Le jeu, comme un espace de création où l’enfant bâtit sa relation au monde dans un aller-retour permanent entre réel et imaginaire. Les neurosciences nous apprennent que la convocation d’un souvenir est une opération mentale, qu’à chaque fois que la mémoire fait émerger un souvenir, il s’en trouve modifié… ce que la littérature et la psychanalyse affirment depuis longtemps. Et, si cette dernière fait de l’enfance une ressource essentielle pour comprendre le développement psychique, ce moment de l’existence est aussi au cœur de nombreuses œuvres, littéraires, cinématographiques ou picturales, par le jeu des réminiscences ou des évocations.
Virginie Yassef fut fascinée par la beauté du spectacle d’un enfant jouant avec des figurines de chevaliers tout en fredonnant un air d’opéra. Son œuvre Alloy reconstruit l’espace magique du jeu et l’installation nous permet de pénétrer subrepticement dans ce lieu intermédiaire entre le dedans et le dehors, le réel et l’imaginaire.
Massimo Furlan réalise, au sens cinématographique, son rêve d’enfant : il devient le 23ème joueur de l’équipe d’Italie pour la fi nale de la Coupe du monde de football de 1982. Il jouera enfin le match, à un âge où les footballeurs prennent généralement leur retraite.
Taro Izumi utilise des jouets d’enfants pour mettre en scène la difficulté de l’apprentissage d’une langue étrangère une fois devenu adulte. Littéralement, il expose les mots, les choses et leurs dessins, sous une expression assez brutale, voire « trash ».
Sabine Massenet capte, sur le visage de très jeunes enfants, l’expression de la recherche du souvenir, déjà absent, nous rappelant que la mémoire n’attend pas le nombre des années pour nous jouer des tours.
Dans Pierrick et Jean-Loup, Pierrick Sorin fabrique des souvenirs fictifs de sa vie avec un frère imaginaire, compagnon d’une enfance solitaire. Avec Pierrick Sorin instituteur, il ravive le souvenir douloureux d’un atelier de rééducation psychologique et ses jeux de potaches.
C’est alors qu’il assiste à un match de rugby que « l’homme sans mémoire » va retrouver l’ensemble de ses souvenirs, Jean-François Chermann met en image Le phénomène des petites madeleines et rend partageable une expérience intérieure incommunicable…
Tongue Twisters d’Érik Bullot juxtapose des photographies anciennes, des prises de vue contemporaines et des enregistrements de « virelangues » ces exercices de dextérité verbale qui aident à mieux articuler une langue étrangère. L’œuvre offre un puzzle constitué de fragments du passé, de portraits arrêtés au présent et d’images enregistrant le défilement du temps.
Avec les œuvres de : Érik Bullot, Jean-François Chermann, Massimo Furlan, Taro Izumi, Sabine Massenet, Pierrick Sorin et Virginie Yassef.
Mercredi 18 janvier à 15h
Présentation de l’exposition destinée aux enseignants et médiateurs.
Cette rencontre est un temps de découverte et d’échanges, elle permet aux participants de préparer leur future visite en groupe.
Jeudi 16 février de 18h à 20h
Deux rendez-vous pour s’amuser de choses graves et sérieuses…
Une soirée aux couleurs des langues proposée par Synesthésie.
18h-19h30 : Comprendre des langues que l’on n’a pas apprises… (atelier)
Pierre Janin, chargé de mission à la délégation générale à la langue française et aux langues de France, propose, avec Françoise Ploquin de l’association Apic, une expérimentation de l’intercompréhension entre les langues. Grâce à une approche ludique, cet atelier fait prendre conscience
à chacun de sa capacité à entrer dans la compréhension d’une langue étrangère apparentée.
Comprendre est un phénomène impliquant diverses opérations mentales, comme la comparaison ou l’intuition. En sollicitant ces aptitudes, l’atelier nous invite à vivre différemment l’expérience de comprendre, même partiellement, des langues que nous ne connaissons pas…
19h30 : Le Phénomène des petites madeleines, Jean-François Chermann (performance).
Jean-François Chermann réactive son œuvre Le Phénomène des petites madeleines, présentée dans l’exposition Mémoires Vives, nourrie de nouvelles expériences.
Au cours d’une conférence, il présente des cas cliniques en recourant à un langage neurologique ésotérique. Médecin neurologue, il prend ici la posture docte du conférencier délivrant son savoir à un auditoire attentif. Mais à l’expérience clinique et au savoir livresque vient se confronter une
approche sensible et poétique des questions de mémoires, de souvenirs et d’images mentales.
Retrouvez cet artiste dans le Centre d’art virtuel de Synesthésie : www.synesthesie.com
Entrée libre dans la limite des places disponibles, inscription et réservation : mediation@synesthesie.com / 01 40 10 80 78
Un médiateur culturel accueille le public sur l’exposition de 18h à 19h30.
Dimanche 19 février à 15h
Atelier balade en famille Grain d’aile.
Grain d’aile, c’est l’histoire d’une fillette qui rêvait d’être un oiseau, à qui, un jour, un écureuil offrit une paire d’ailes. Pascale Merlin, la conteuse du musée, narre et met en scène dans son théâtre d’ombres ce conte écrit par Paul Éluard en 1951. Désirs d’enfant et métamorphoses racontés par Éluard prennent une résonance étonnante avec les vidéos de Virginie Yassef, Alloy, et de Massimo Furlan, Numéro 23. La balade mène parents et enfants du monde d’Éluard à celui des artistes de l’exposition Mémoires Vives et se termine par un atelier familial Silhouettes, ombres et métamorphoses.
Les jeudis 26 janvier et 16 février de 18h à 19h30, un médiateur se tient à la disposition des visiteurs pour présenter l’exposition.
Pendant toute la durée de l’exposition, des visites commentées sont proposées :
– aux adultes dans le cadre associatif ou professionnel
– gratuitement au jeune public dans le cadre scolaire ou de loisirs
Réservation au 01 42 43 37 57.
– Quand : Du 13 janvier au 20 février
– Où : Musée d’art et d’histoire - Saint-Denis
– Tél. : 01 42 43 37 57
http://artsvisuels.seine-saint-denis.fr/