Art contemporain et archéologie ont plus à voir ensemble qu’il n’y paraît. Les deux disciplines ont en commun de s’inscrire dans le temps, l’un présent, l’autre ancien, d’utiliser des modes de représentation communs (photographie, moulage, dessins) et de nécessiter une interprétation. L’exposition Ça va laisser des traces propose une sorte de ping-pong temporel et esthétique entre œuvres et objets archéologiques.
César, Hommage à Morandi, vers 1970 CDAC93 SBJ Adagp Paris 2018 photo François Poivret
L’art contemporain et l’archéologie n’ont à priori rien en commun : d’une part, une création volontiers transgressive, expression de la subjectivité de l’artiste ; d’autre part, une démarche de connaissance historique, fondée sur des principes scientifiques. Ces deux disciplines ont pourtant bien plus à voir qu’il n’y paraît…
En premier lieu, elles visent à traduire des façons d’être au monde, actuelles ou passées, en recourant aux traces, à la matière brute. Elles traitent de l’épaisseur du temps, de l’impossible réduction du réel à une seule signification.
L’archéologie s’attache à produire un savoir sur les sociétés du passé à partir de traces matérielles enfouies qu’elle exhume et interprète : l’invisible est ainsi rendu visible.
D’un point de vue formel, les recherches dans les deux domaines s’incarnent dans un travail de représentation, grâce à des outils tels la photographie, le moulage, le dessin…, techniques partagées qui laissent une grande place à la subjectivité des auteurs.
Enfin, les deux disciplines visent le partage et la diffusion de leurs contenus. Une œuvre sans regardeur n’existe pas, pas davantage qu’une fouille sans rapport de fouille… En cela elles partagent la question de l’interprétation : importante dans l’art contemporain, essentielle pour les archéologues confrontés à la nécessité de construire des hypothèses d’interprétation.
Les uns et les autres ne s’y sont pas trompés. Les archéologues trouvent dans l’art contemporain des ferments de réflexion sur leur pratique et de nombreux artistes s’inspirent de l’univers archéologique, de son rapport au temps et à la trace.
Forte de ces résonances, l’exposition présente des objets archéologiques trouvés en Seine-Saint-Denis et conservés dans les collections départementales, des œuvres contemporaines de la Collection départementale et du Frac Ile-de-France provoquant ainsi un dialogue inédit entre des objets de nature différente.
Hommage à Morandi de César et poterie du 3ème siècle avant J-C, meule du 2ème siècle et sculpture de granit de Ruggero Pazzi, moulage de cartouches d’encre par Xavier Antin et polissoirs en grès antique, relevé numérique d’un chantier de fouilles et Petit pan de mur jaune du peintre Pierre Getzler, sont quelques unes des confrontations proposées. Par-delà l’éloignement temporel et les différences d’intention propres à chaque auteur, les proximités formelles des objets nous disent quelque chose d’une humanité, fragile, sensible et somme toute très jeune sur l’échelle de la vie de la Terre.
Œuvres de la Collection départementale d’art contemporain : Shimon Attie, Giulio et Augusto Bernardi, Simon Boudvin, César, Catherine Cornet, Documentation Céline Duval, Jean-Paul Ganem, Sophie Ristelhueber, Ivan Segura, Daniel Spoerri, Laurent Védrine
Œuvres du Fonds Régional d’Art Contemporain : Xavier Antin, Erik Dietman, Rugerro Pazzi
Collection départementale d’archéologie : Emmanuelle Jacquot est l’auteure des photographies des objets et sites archéologiques, Nicolas Latsanopoulos est l’auteur des relevés de fouilles et dessins d’objets.
– Commissaires d’exposition : Nathalie Lafforgue, Bureau des arts visuels et du cinéma et Claude Héron, Bureau du patrimoine archéologique, Département de la Seine-Saint-Denis
Au cœur du Parc départemental de la Haute-île, écrin de verdure labellisé Natura 2000, l’archéosite est un espace de plein air dédié à la découverte de l’archéologie. Vitrine de l’archéologie départementale, il propose chaque dimanche du 27 mai au 8 juillet, puis du 19 août au 14 octobre, un panel d’activités, d’expériences et de rencontres.
Parc départemental de la Haute-Île, Av. Jean-Jaurès– RN 34 Neuilly-sur-Marne
Entrée libre et gratuite
Plus d’information : www.seinesaintdenis.fr
La Collection départementale d’art contemporain a été créée en 1986 par le Conseil départemental dans l’objectif de soutenir la création contemporaine et de la rendre accessible au plus grand nombre grâce à des dispositifs de médiation. Riche de plus de 2300 œuvres, elle fait l’objet d’expositions et de prêts sur le territoire. En évolution permanente, cette collection est ouverte à la diversité des formes de la création : peinture, sculpture, installation, photographie, vidéo.
Depuis 1991, le Département de la Seine-Saint-Denis mène une politique d’étude, de protection et de valorisation du patrimoine archéologique du territoire. En étroite collaboration avec les autres acteurs publics de l’archéologie (Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France, Institut national de recherche archéologique préventive, Université Paris I), il a ainsi mis en évidence la richesse archéologique insoupçonnée de la Saint-Saint-Denis : plus de 600 fouilles archéologiques ; plus de 50000 objets ou lots d’objets collectés et conservés.
Le Fonds régional d’art contemporain Île-de-France mène un projet essentiel de soutien à la création artistique contemporaine. Sa collection constituée de plus de 1600 œuvres couvre l’ensemble des champs de la création tout en étant particulièrement axée sur l’émergence de nouvelles générations d’artistes. La diffusion de sa collection s’établit dans une multiplicité de lieux partenaires.
Pour lire le Dossier de Présentation, cliquer sur le PDF ci-dessous :
RENSEIGNEMENTS ET RÉSERVATIONS
01 56 49 19 40
du mardi au vendredi de 15h à 18h,
le samedi de 10h à 12h
Pole.culture@neuillysurmarne.fr
Médiathèque Saint-Exupéry
100 avenue du 08 mai 1945
93 330 Neuilly sur Marne
Samedi 16 juin
À 10h30 Archéobd : quand les archéologues explorent les rayons de la médiathèque
À 14h visite commentée de l’exposition.
À 16h visite à deux voix par Anaïs Tondeur, artiste et Claude Héron, archéologue.
Dimanche 17 juin
À 14h visite commentée de l’exposition suivie d’une Marche sensible :
Les dessous de la Haute-Ile, flânerie avec un archéologue et un paysagiste du collectif Corpus Fabrique de 15h à 18h
plus d’info au 06 83 27 08 37
*Organisées par le ministère de la Culture et de la Communication et coordonnées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), elles ont pour ambition de sensibiliser le public à l’archéologie, à ses enjeux, à ses métiers, à ses méthodes et à ses lieux
RENDEZ-VOUS
MARCHE SENSIBLE
Dimanche 15 avril de 15h à 18h
RENSEIGNEMENTS ET RÉSERVATIONS
06 83 27 08 37
Des Fauvettes à Ville-Evrard, à la recherche des traces de l’activité humaine et des paysages à l’aide d’un appareil photo ou d’un smartphone (par le collectif Corpus Fabrique).
ATELIERS
Mercredi 23 mai de 15h à 18h
Archéoplâtre où comment transformer des objets du quotidien en futurs objets de fouille (par le collectif Corpus Fabrique).
À la médiathèque
À partir de 10 ans
Samedi 02 juin de 15h à 18h
Le nom des pierres Après la découverte d’une collection lapidaire, les participants choisissent une pierre et imaginent son identité,
(par le collectif Corpus Fabrique).
À Corpus Fabrique, fabrique artistique de l’Établissement Public de Santé de Ville-Evrard,
Pavillon Chaslin, 202, avenue Jean-Jaurès, Neuilly-sur-Marne
À partir de 10 ans
SPECTACLE
Vendredi 04 mai (séance scolaire) / Samedi 05 mai 15h
L’avenir du futur, création théâtrale déambulatoire par le collectif Un euro ne fait pas le printemps.
Un saut dans le temps, une visite guidée archéologique du futur... au présent.
À partir de 8 ans
Tarifs : adulte : 10€ / enfant : 3€
COMMANDO LECTURE
Samedi 12 mai de 15h à 18h
Collectif Ipsi Legunt
Le collectif installe sa tente d’archéologue et invite à découvrir des entresorts où sont mis au jour des objets dévoilés par la lecture d’un comédien.
Tout public à partir de 8 ans
Entrée libre
ARTCHÉOGRAPHIES
Samedi 12 mai de 15h à 18h
Exposition du collectif Corpus Fabrique du 15 avril au 18 juin
À Corpus Fabrique, fabrique artistique de l’Établissement Public de Santé de Ville-Evrard
202, avenue Jean-Jaurès, Neuilly-sur-Marne
Renseignements : www.corpusfabrique.fr
_