Exposition d’œuvres de la Collection départementale d’art contemporain de la Seine-Saint-Denis, de photographies de l’édition 2016 du festival Circulation(s)* et de photographies de Panoramas, un projet du chorégraphe Lionel Hoche** et du photographe Christophe Delory.
Cette exposition propose une déambulation artistique sous le signe de l’étrange dans toute la ville de Pierrefitte-sur-Seine, devant les écoles, les collèges, la médiathèque ainsi qu’à l’espace Utrillo.
* Circulation(s) est un festival dédié à la jeune photographie européenne au Centquatre-Paris.
** La Compagnie Mémé Banjo - Lionel Hoche est soutenue par le Département de la Seine-Saint-Denis et par les villes de Pierrefitte-sur-Seine et Villetaneuse dans le cadre d’une résidence d’implantation. Elle reçoit le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France – Ministère de la Culture et de la Communication.
Exposition réalisée par le Département de la Seine-Saint-Denis et la Ville de Pierrefitte-sur-Seine en partenariat avec l’association Fetart.
Il était une fois une rue, une plage, une cuisine, un couloir… un lieu très ordinaire en somme d’où rien de bien excitant ne devrait surgir quand tout à coup, dans cet environnement familier, connu et re-connu, de subtiles perturbations du réel se manifestent. Ce lieu devient alors l’espace d’une liberté insoupçonnée ou d’une peur irraisonnée. Le ressort narratif prend sa force dans le décalage entre le sentiment de contrôle et l’irruption de la nouveauté … entre un univers confortable mais un peu terne et un monde soudain réjouissant ou inquiétant. Ce jeu produit un souffle, une impression de libération mais aussi d’inquiétude et emporte le visiteur loin de la banalité de son point de départ.
Que lieux et objets anodins soient le théâtre et les acteurs de situations étranges d’où émergent la poésie comme l’effroi est une idée largement répandue dans la littérature et dans le cinéma. Dans le domaine des arts plastiques, les Surréalistes travaillent cet effet à partir des années 1920. Collage, détournement, assemblage d’objets et d’images, au long du 20ème siècle, les artistes reprennent ces outils pour faire naître de la beauté, de la surprise, de la pensée … Tous les supports (peinture, photographie, sculpture, vidéo…) se prêtent facilement à ces perturbations du réel. L’œuvre n’est plus une fenêtre offrant une représentation plus ou moins fidèle du monde mais plutôt une faille, un interstice à regarder de près, qui porte en soi une autre réalité possible.
L’exposition À y regarder de près présente des œuvres d’univers artistiques différents, de César à Sophie Calle en passant par de très jeunes photographes, mais toutes partent d’un univers familier où elles appliquent une règle du jeu, un protocole ou encore une distorsion qui ouvre un nouvel univers dans lequel le visiteur est invité à cheminer et à se perdre…
L’exposition se déploie dans l’espace Maurice Utrillo mais également dans toute la ville en investissant des panneaux électoraux (détournés à leur tour) pour présenter des images décalées, devant les écoles, les collèges, la médiathèque…. Chaque œuvre est à regarder de près….
Cette exposition hors norme rassemble des œuvres de la Collection départementale d’art contemporain de la Seine-Saint-Denis, des photographies choisies dans l’édition 2016 du festival Circulation(s)* mais également et en avant-première, des photographies réalisées par le chorégraphe Lionel Hoche et le photographe Christophe Delory **. Elle est accompagnée de visites commentées, d’ateliers éducatifs et d’un studio photo mobile.
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Gérard Baldet, Sans titre, 1984-1985, Droits réservés
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Sans titre, 1984-1985
La toile est baignée d’une lumière irisée qui brûle presque, tant elle est puissante, la partie gauche du tableau. Au premier plan, l’œil scrute ce qui apparaît comme une sorte de manteau. Il y reconnaît des étoffes, des colliers de perles, peut-être des gris-gris. Le tout compose une silhouette massive mais sans corps, bien campée au centre de la toile. À l’arrière plan, l’établi de bois supporte les objets familiers de ce genre d’endroit dans un strict respect des lois de la perspective. L’effet d’estompage sur toute la surface renforce le mystère des objets représentés, ils sont à la fois précis et irréels. Nous sommes dans un atelier, mais nous n’y sommes pas seuls, ce manteau est habité, l’air circule entre les divers éléments qui le compose, les touches fines de blanc nacré renforcent la vibration lumineuse. Le tableau évoque le motif classique de l’atelier du peintre, lieu de la naissance des œuvres mais également celui de la « Nature Morte » dans son souci de capter la vie et sa brièveté. La dimension fantastique est caractéristique de cet artiste proche, dans les années 1970, du mouvement dit « Nouvelle Figuration » mais qui s’est éloigné des préoccupations politiques et sociales de ce courant pour entretenir avec le réel une relation plus fictionnelle.
1 - Espace Maurice Utrillo, Place Jean Jaurès
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« Glein Baxter©Glen Baxter »
Six façons de se débarrasser des pellicules 2003
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Formé à l’école des Beaux-Arts de Leeds, Glen Baxter est peintre et dessinateur mais c’est surtout son œuvre graphique qui l’a fait connaître. À partir des années 1970, il trouve sa voie artistique en détournant l’imagerie des albums pour adolescents des années 1930, il en reprend les codes graphiques mais les situations sont absurdes et les légendes, inclues dans la composition, totalement décalées. Il y met en scène des personnages en lutte avec un univers familier qui se révèle hostile. Dans la série : Comment se débarrasser des pellicules ? les protagonistes rivalisent d’ingénuité pour surpasser un problème certes bénin et pouvant toucher tout le monde, mais leurs solutions sont inattendues…
Ses dessins sont publiés dans les grands journaux (notamment The New-Yorker et Le Monde) et ses planches originales sont achetées par de nombreux musées. En effet, grâce à la singularité de son univers et à son habileté à épingler l’absurde de certaines situations propres à l’homme moderne, Glen Baxter a su créer une œuvre graphique où se condensent l’expression d’une histoire singulière et des préoccupations universelles.
Traduction des planches de Glenn Baxter
1/ Six façons de se débarrasser des pellicules
2/ Tout Paris parlait de la machine pour maîtriser les pellicules de Robinson (Robinson’s dandruff control unit was the talk of Paris)
3/ Un simple traitement journalier de 3h suffisait à Jean-Marc pour se débarrasser de ses pellicules. (A simple daily treatment lasting only three hours was able to clear up most of jean-Marc’s dandruff).
4/ En utilisant une technique inventée en Suisse, Atkins était capable de maîtriser ses pellicules. (Using a technique pionneered in Switzerland, Atkins was able to keep is dandruff under control).
5/ Marie-Claire faisait toujours confiance aux traitements traditionnels pour se débarrasser de ses pellicules. ( Marie-Claire still relied on traditional techniques to eradicate her dandruff).
6/ Claudine assistait toujours Philippe lors de ses traitements antipelliculaires. (Claudine always assisted Philip while his dandruff treatment).
7/ Watkins a réussi à cacher ses problèmes de pellicules simplement grâce à dispositif discret. (Watkins had managed to conceal his dandruff problem with a simple unobstrusive device).
1 - Espace Maurice Utrillo, Place Jean Jaurès
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« Michel Blazy © Adagp, Paris 2016 »
Le Multivers 2003
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Michel Blazy développe son travail autour de thèmes tels que la dualité entre le domestique et le sauvage, les produits alimentaires et les déchets, le jardin et le vivant. Il organise et capte les phénomènes de transformation naturels dans un contexte artificiel.
Pour cette vidéo, en guise de décor, l’artiste a construit au fond de son jardin un empilage de produits frais : peaux d’oranges pressées, tranches de pain, fromage industriel…. Il a laissé le temps agir et a introduit une micro caméra dans cette architecture éphémère. Il en résulte une sorte de film d’aventure où le spectateur est entraîné à découvrir un monde surprenant en mutation constante (coulures, écroulements, mousses, irruptions, cratères, fusions…), s’y côtoient la fiction et la réalité, le naturel et artificiel, l’organique et le mécanique, l’attraction et la répulsion. L’image révèle la transformation de la matière et son étrange beauté. Ce que l’on appelle « l’univers » est en fait multiple, il peut exister plusieurs mondes là où on a coutume de n’en percevoir qu’un. Le Multivers fait partie d’une trilogie Voyage au Centre, Green Pepper Gate réalisée en 2003.
1 - Espace Maurice Utrillo, Place Jean Jaurès
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« Anna et Bernhard Blume © Adagp, Paris 2016 »
Scène Médiumnistique, 1986
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Dès leurs débuts Bernhard et Anna Blume utilisent la photographie pour dénoncer le modèle petit-bourgeois dominant chez leurs concitoyens allemands. Ils présentent un monde chaotique dans lequel les objets du quotidien s’animent et agressent les occupants d’intérieurs très conformistes. Objets en lévitation, poses faussement grotesques, sont autant d’éléments qui jettent un doute sur la réalité de l’univers proposé. Les artistes construisent un monde où il est manifestement difficile de maîtriser son environnement, voire son destin. En présentant un quotidien en révolte, ils s’attaquent aux différents mythes de la société allemande notamment celui de la famille comme pivot central. Ils se mettent en scène comme des anti-héros, des gens ordinaires, et par là réaffirment que le grotesque et le comique restent des armes redoutables pour perturber nos certitudes comme le démontre « Scène médiumnistique » (1986), série de trois photographies montrant un monde échappant soudain à la rationalité.
* Home Sweet Home
1 - Espace Maurice Utrillo, Place Jean Jaurès
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« Sophie Calle © Adagp, Paris 2016 »
De l’obéissance... Le régime chromatique, 1997
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Sophie Calle produit des œuvres (installations, photographies, récits, vidéos, films) associant images, textes et objets, sous forme d’investigations et d’aventures toujours reliées à sa vie la plus intime, ainsi elle relate son expérience de femme de ménage dans un hôtel à Venise, ou encore incarne une rupture amoureuse dans une installation magistrale. Dans le roman Léviathan, Paul Auster mêle la fiction et la réalité en de servant de certains épisodes réels de la vie de Sophie Calle pour créer le personnage de Maria. Dans le portrait qu’il en fait, Auster a glissé des règles du jeu de sa propre invention « Maria s’impose un régime chromatique composé d’aliments d’une seule couleur par jour »*. Prenant la balle au bond, Sophie Calle a décidé de mêler, à son tour et à sa façon, la réalité et la fiction dans un projet artistique intitulé Doubles-jeux.
Dans la série Le Régime chromatique l’artiste obéit au romancier et absorbe durant la semaine du 8 au 14 décembre 1997 des repas composés d’éléments de même couleur et en fait une photographie. Elle précise « Paul Auster ayant laissé quartier libre à son personnage les autres jours, j’attribue au vendredi la couleur jaune et au samedi le rose. Quant au dimanche, je choisis de le destiner à l’éventail des couleurs, mettant à la disposition de mes six invités l’ensemble des menus testés durant la semaine **.
* Paul Auster, Léviathan, page 86, éditions Le livre de poche, Paris 1997
** pages 22 à 37, Sophie Calle “ De l’Obéissance, Livre I ”, coffret Double jeu, éditions Actes Sud, septembre 1998
LUNDI : ORANGE
Menu imposé :
Purée de carottes
Crevettes
Melon
Paul Auster ayant oublié de mentionner la boisson, je me permets de compéter son menu avec du
Jus d’orange
MARDI : ROUGE
Menu imposé :
Tomates
Steak tartare
Grenades
Menu que je complète ainsi :
Poivrons rouges grillés
Lalande de Pomerol, domaine de Viaud, 1990
MERCREDI : BLANC
Menu imposé :
Turbot
Pommes de Terre
Fromage blanc
Menu que je complète et transgresse, la couleur jaune des pommes de terre ne me convenant pas :
Riz blanc
Lait
JEUDI : VERT
Menu imposé :
Concombres
Brocolis
Épinards
Menu que je complète ainsi :
Pâtes vertes au basilic
Salade de kiwis et de raisins
Menthe à l’eau
VENDREDI : JAUNE
La couleur du vendredi n’étant pas prescrite, je choisis le jaune.
Menu :
Omelette afghane
Salade de pommes de terre
« Rêve de jeune fille » (banane, glace à la mangue)
Pschitt citron
SAMEDI : ROSE
La couleur du samedi n’étant pas prescrite, je choisis le rose.
Menu :
Jambon
Tarama
Glace à la fraise
Rosé de Provence
DIMANCHE : ORANGE, ROUGE, BLANC VERT, JAUNE ET ROSE
J’ai mis à la disposition des six invités l’ensemble des couleurs testées durant la semaine. Les menus furent tirés au sort et chacun s’acquitta consciencieusement, quoique sans enthousiasme, de sa tâche. J’ai personnellement préféré jeûner car c’est bien joli les romans, mais il n’est pas forcément délectable les respecter à la lettre.
1 - Espace Maurice Utrillo, Place Jean Jaurès
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« César © SBJ, Adagp, Paris 2016 »
Sans titre
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À la fin de ses études, sans lieu ni atelier où travailler, le jeune marseillais se lie d’amitié avec le fils d’un constructeur de mobilier métallique qui lui propose alors de s’installer dans son usine à Villetaneuse, il y créera sa première Vénus*. De ses visites chez les ferrailleurs aux alentours naît l’idée des compressions au marteau-pilon : il choisit et dose soigneusement les pièces, leurs formes et couleurs, leur agencement précis avant de les presser. Il partage avec le groupe des Nouveaux Réalistes l’envie de travailler à partir des objets produits par la société industrielle et de bouleverser les gestes de création. À la représentation du monde, il préfère une transformation du réel par l’assemblage, la compression des objets quotidiens. L’œuvre présentée appartient à ses premières compressions, technique qu’il utilisera jusqu’à la fin de sa vie. Le motif de la cafetière sera repris dans les années 80 dans la série des Morandi en hommage au peintre italien et à ses collections de brocs et cafetière. Mais ici pas de modelé, pas de figuration, pourtant la petite cafetière rouge à pois blancs totalement aplatie dessine une silhouette identique à l’objet original, parfaitement reconnaissable. Tout autour, César a projeté de fines particules colorées, simples éclats récupérés lors de la compression. Cette fine brumisation souligne la violence de l’écrasement tout en auréolant l’objet d’une douceur inattendue.
* avec l’accord de César, La Vénus de Villetaneuse, acquise par le Département en 1973, a été implantée dans un jardin public, à proximité de l’Hôtel de Ville à Villetaneuse en 1982
1 - Espace Maurice Utrillo, Place Jean Jaurès
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« Jiří Chmelař D.R »
Der Hahn, Der Griff, Der Kurbel, 1986
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Jiří Chmelař regarde les objets usés ou blessés pour leur donner une nouvelle vie. Délestés de leur fonction initiale, ils deviennent de simples formes entretenant un lointain lien avec leur première existence mais totalement libérées, ouvertes à d’autres aventures poétiques. Parmi les objets, les livres ont un statut à part pour l’artiste. Jiří Chmelař a constitué une bibliothèque bien particulière où les livres ne sont pas à lire mais à regarder. Leur contenu, textes ou images, est désormais inaccessible physiquement, les livres sont cadenassés, plâtrés, mais le geste que l’artiste leur applique leur donne un autre sens, métaphorique et poétique.
Les trois livres-objet présentés ici font coïncider les mots et les choses : « Der Hahn » écrit en rouge sur le fond blanc est associé à un véritable robinet ; « Die Kurbel » annonce la manivelle tandis que « Der Griff » souligne la poignée. Dans chaque cas, la procédure est la même, l’objet est collé et son nom est écrit sur le livre enduit de plâtre blanc. Le contenu spécifique du livre est effacé au profit d’une signification symbolique : le livre comme robinet déversant des histoires, comme poignée ouvrant sur le savoir ou encore comme manivelle permettant de mouliner, de réfléchir... En s’affranchissant de la connaissance de la langue, ces livres-objets produisent des images sensibles partageables par tous.
1 - Espace Maurice Utrillo, Place Jean Jaurès
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« Érik Dietman © Adagp, Paris 2016 »
Injures, 1996
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Suite à sa rencontre avec les artistes Robert Filliou et Daniel Spoerri en 1959, l’artiste suédois s’installe à Paris où il développe un art hors norme, associant mots, objets, photographies, dessins. Il réinvente un langage qui emprunte au Surréalisme le goût des assemblages inattendus, aux Nouveaux Réalistes le recours aux objets manufacturés mais son style fracassant et son humour décapant lui confèrent une place singulière dans l’art de la deuxième partie du XXème siècle.
Dès ses premiers modelages, l’artiste inclut des jeux de mots et des objets incongrus afin de créer des formes nouvelles et des collisions insolites. Les Injures, nom d’une série d’œuvres, sont formées d’un véritable chaos d’objets hétéroclites, d’une cacophonie d’expressions physiques, verbales et gestuelles : « Il y a des mots qui sont insuffisants, alors je les aide en fabriquant des objets ». Ici une jarre et une cocotte remplies d’ustensiles de cuisine traine via une lourde chaine un amas de boulets, métaphore désabusée de la vie domestique…
1 - Espace Maurice Utrillo, Place Jean Jaurès
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« Chloé Dugit-Gros D.R »
Narcotica, 2012
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L’œuvre de Chloé Dugit-Gros est traversée par des formes élémentaires qui surgissent dans les dessins, se transposent en sculptures, forment des environnements, font des apparitions en vidéo. Elles semblent vivre une vie autonome, vagabondant d’un medium à l’autre, parmi tous ceux qu’expérimente l’artiste.
Narcotica est un film muet où l’action se déroule sur une table, par l’intervention de mains anonymes qui y disposent des objets blancs, y verse des liquides transparents. Avec l’allure d’une vidéo de pédagogie scientifique ou d’une démonstration de téléshopping, Narcotica s’inscrit dans la tradition artistique du monochrome blanc. Et entre un cube de polystyrène et un monticule de résine fondue s’énumère le vocabulaire de la sculpture moderne. Quelques séquences filmées en gros plan évoquent des paysages de ruines antiques ou des abîmes immaculés, un ailleurs fabuleux, fabriqué avec trois fois rien. Ainsi l’hommage taquin à l’histoire de l’art se double dans Narcotica d’une allégorie de la création plastique comme acte simple qui contient la puissance de la magie de la création.
(Julie Portier)
1 - Espace Maurice Utrillo, Place Jean Jaurès
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« Emma Grobois, © Emma Grobois »
Those who watch us, 2014
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En 2013, Emma Grosbois visite Palerme pour réaliser la série Ceux qui nous regardent. Son travail porte sur le mélange entre le sacré et le profane et plus précisément sur la survivance d’« autels » dans des lieux de la vie quotidienne, au milieu d’un atelier, dans un coin de rue. Ses photographies soulignent la dimension d’accumulation et d’assemblage disparate des objets, elles suggèrent un désordre qu’il conviendrait de déchiffrer. C’est une sorte de portrait en creux révélant le vécu et la personnalité des personnes qui y vivent. Son travail a été exposé lors du Fes¬tival Photomed et du Bitume Photofest, à l’Institut Cer¬vantes de Palerme.
Avec le soutien de l’Institut culturel italien.
1 - Espace Maurice Utrillo, Place Jean Jaurès
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« Fabrice Hyber © Adagp, Paris 2016 »
Le plus gros savon du monde et étude pour le plus gros savon du monde, 1992
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Dès 1991, Fabrice Hyber créé les « Prototype d’Objet en Fonctionnement » ou POF. Ce sont des objets censés susciter chez le visiteur un nouveau comportement. Qu’ils soient à toucher, à enfiler, à manger, à jouer, ils sont faits pour fonctionner, il y a en a aujourd’hui près de deux cents. Depuis, l’art de Fabrice Hyber fait éclater les frontières entre monde artistique, le monde de l’entreprise et les sciences : peintures homéopathiques, élevage de mouches, « hyber marché », jardins potagers, studio de télévision, etc. Dans la plupart des projets de l’artiste, le corps, enveloppe charnelle et siège des émotions, tient une place centrale.
Les œuvres présentées sont très représentatives de la démarche protéiforme de Fabrice Hyber. L’idée du « plus gros savon du monde » est née de son goût de l’expérimentation, du dépassement des limites. Sa réalisation a été rendue possible grâce à un partenariat avec une société lyonnaise spécialisée dans la chimie. Produit d’une transformation biochimique, le savon est par nature, en relation étroite avec la peau. D’un objet modeste, intime et familier, l’artiste a fait une sculpture monumentale de 22 tonnes. Moulé dans la benne d’un camion, ce super savon fut présenté à l’occasion de la Biennale de Lyon en 1991. Record battu, il figure toujours dans le livre des records !
1 - Espace Maurice Utrillo, Place Jean Jaurès
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« Jiří Kolář D.R »
Hachoir à découper la chair des chansons, 1983
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Avant d’être mondialement connu comme créateur de collage, Jiří Kolář fut poète et dramaturge. Menuisier de formation, il exerce toutes sortes de métiers et expose ses premiers collages dès 1937. Suite à la censure, il s’installe à Paris en 1980 et acquière la nationalité française en 1984. Il retournera à Prague après révolution de velours (1989).
Marqué par le Futurisme des années 1910 et proche de la poésie sonore des années 1960, il développe une pratique intensive du collage. Il utilise objets et matériaux (ficelles, lames de rasoir, fermetures éclair et cheveux) associés à différentes techniques de collage inventées par ses soins. Il y a par exemple les "Rollages" fait de deux images coupées en bandes parallèles et collées en alternance, les "intercollages" où la figure principale est collée sur une image sans relation avec elle ou encore les chiasmages, collage fait d’une multitude de fragments de texte imprimé ou manuscrit sur un objet comme ici, dans Hachoir à découper la chair des chansons de 1983. Des paroles de chansons et des fragments de partitions "emmaillotent" un objet que seul, le titre rend identifiable (un hachoir). Habillé d’écriture, cet objet emprunté au monde domestique de la cuisine ou de l’étal du boucher, perd ici ses caractéristiques physiques, notamment son poids pour revêtir une dimension poétique. Les paroles des chansons, illisibles, deviennent une chair, un matériel transformable, une sculpture mystérieuse.
1 - Espace Maurice Utrillo, Place Jean Jaurès
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« Alexander Krack, © Alexander Krack »
The Treatment, 2014
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Alexander Krack a étudié à l’École de photographie d’Ostkreuz à Berlin. Il a remporté le Grand Prix de l’International Photo Festival de Leiden et a réalisé des expositions en Allemagne ainsi que dans de nombreux festivals (Malmö Fotobiennal, Voies Off-Arles et C.A.R. Essen).
Les Allemands fréquentent les villes thermales pour leur santé comme pour le loisir. De nombreuses villes proposent des centres spécialisés dans le traitement de maladies telles que l’asthme ou les rhumatismes. Alexander Krack a cherché à rendre compte ce microcosme en l’observant au plus près. Son travail commence quand ressurgit le souvenir des étés de sa jeunesse passés dans les stations montagnardes à soigner une bronchite chronique. Sa mémoire mêle les images d’une nature merveilleuse, d’étranges machines médicales et de personnes âgées en manteaux blancs. Ces souvenirs, esthétiques et émotionnels, entretiennent l’ambivalence opposant la beauté de la nature extérieure à la stérilité de l’intérieur de la clinique, la force de la nature et le sentiment de fragilité du corps malade. Ils sont à la base de son travail et confèrent à ses photographies une dimension onirique troublante.
Avec le soutien du Goethe-Institut.
1 - Espace Maurice Utrillo, Place Jean Jaurès
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« JEAN-FRANÇOIS Lacalmontie © Adagp, Paris 2016 »
Sans titre, 1992
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Depuis toujours Jean-François Laclamontie travaille la peinture et le dessin dans un même mouvement. La première se construit à partir des dessins recueillis quotidiennement dans des carnets de croquis, à la manière d’un journal. Qualifiés par l’artiste « d’automatiques », ce sont des milliers de formes élémentaires accumulées, tracées à l’encre de chine sur le papier qui constituent une sorte d’alphabet de formes. Ces signes mobiles, projetés par un mécanisme de rétroprojection lumineux sont peints à même la toile. Posés à des endroits précis du tableau, ils semblent prêts à se déplacer subrepticement sur la surface blanche… Avec très peu de moyens, quelques signes noir et blanc, ces peintures ouvrent un espace de liberté où l’œil peut circuler d’un point à l’autre, tantôt tenté par l’interprétation de telle ou telle figure, tantôt happé par l’intensité d’un aplat.
Dans l’estampe Sans titre, un simple jeu de lignes parvient à figurer un espace complexe. Quelques traits épais évoquent une architecture, un couloir, un porche alors que le dessin d’une spirale à peine ébauchée déclenche un tourbillon qui entraine le regard au centre de la composition. Elle nous place comme Alice devant le miroir ouvrant vers une autre dimension, un possible monde des merveilles… .
1 - Espace Maurice Utrillo, Place Jean Jaurès
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« Christian Lapie D.R »
Village n°1, Maison n°1, 1998
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Christian Lapie développe une œuvre forte et puissante en marge de tout effet de mode. L’artiste s’est fait sculpteur et décline un peuple de figures énigmatiques, comme venues de la nuit des temps. Elles sont extraites à la tronçonneuse de la masse brute d’imposants troncs d’arbres choisis sur pied.
Village n° 1, maison n° 1 est la première d’une série de pièces qui procèdent par assemblage de modules géométriques en forme de maison et de figures humaines. Elle évoque l’image de ces habitations en ruine dans des villages détruits par la guerre qui restent debout après le chaos. Elle exprime d’une permanence vitale, métaphore d’une mémoire résistante à tout, aux flammes et au temps. Massive et silencieuse, cette œuvre fait converger la tradition de la taille directe et le travail de pliage du métal. Les silhouettes hiératiques réalisées en bois chauffé émergent, disproportionnées, du creux de la maison stylisée qui tient lieu de socle. Il y a quelque chose d’archaïque dans cette œuvre, assombrie par le traitement des matières et des couleurs, elle porte en elle une gravité ancestrale attachée à la maison et à la famille.
1 - Espace Maurice Utrillo, Place Jean Jaurès
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« Prazlab © Veronika Krenn & Vesela Mihaylova »
Linzer Torten Diagramm, 2013
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Le projet Linzer Torten Diagramm étudie les données sociales et démographiques en se centrant sur la condition des femmes. Pour cette série, le duo Prazlab a préparé neuf gâteaux. La recette de chacun est réalisée à partir de données statistiques issues des années 2003 à 2011. Ainsi, les ingrédients principaux de chaque recette sont calculés à partir des données de la ville de Linz : le nombre de femmes vivant dans la ville, le taux de chômage des femmes, la différence entre leur taux de mortalité et leur taux de natalité...
Prazlab est un duo composé de Veronika Krenn et de Vesela Mihaylova. Elles travaillent en utilisant la nourriture comme outil de communication universel. Leurs travaux ont été présentés de multiples fois : Musée d’art contemporain de Bucarest, Sonar Festival, Institut Goethe de Sofia… En 2014, elles ont rem¬porté le prix Gabriele Heidecker. Elles sont membres du site bulgarianphotographynow.com.
Festival Circulation(s)
1 - Espace Maurice Utrillo, Place Jean Jaurès
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« Vilma Pimenoff © Vilma Pimenoff »
21st Century Still LIfe, 2015
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Le travail de cette artiste finlandaise explore les façons dont nous percevons le monde autour de nous à travers les signes et les symboles. Elle s’intéressée également aux conventions culturelles à travers une étude minutieuse des objets de tous les jours.
Dans la peinture classique, les Natures Mortes (Still Life en anglais) rappellent aux spectateurs la brièveté de la vie et la pérennité de l’art. Vilma Pimenoff reprend le genre mais en décalant le processus : au lieu de photographier des éléments naturels soumis à une rapide dégradation, elle fait des prises de vue de toiles cirées présentant des fruits et des légumes éternellement beaux et brillants. En photographiant des matériaux plastiques qui mettent plusieurs centaines d’années à se décomposer, l’artiste renverse le rapport à l’éphémère. Cette œuvre porte une réflexion sur le notre rapport à la nature au quotidien, le besoin de s’y référer alors que, par ailleurs, notre pratique de consommation courante la met en permanence en danger.
Festival Circulation(s)
1 - Espace Maurice Utrillo, Place Jean Jaurès
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« Benjamin Renoux © Benjamin Renoux »
Tondo#5, 2015
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Benjamin Renoux a commencé par étudier le cinéma et l’histoire de l’art à Paris et à San Francisco puis a été diplômé du Central Saint Martins College of Art and Design de Londres. En 2010, il a remporté le Prix Chic Art Fair et a été sélectionné au 60e salon de Montrouge en 2015.
Le tondo est un format de peinture circulaire populaire en Italie à la Renaissance. Il était surtout utilisé pour des portraits et des représentations de Vierges à l’Enfant. Benjamin Renoux reprend ce gabarit pour son travail sur le « stade du miroir », c’est-à-dire le moment où l’enfant reconnaît pour la première fois son reflet dans une glace. Puis il développe la série des « Tondo » consistant en une série de vidéos présentées dans des cadres ronds sculptés façon Renaissance. Les vidéos enregistrent le reflet de l’artiste parlant à des photographies. La conversation demeure volontairement inaudible pour préserver le mystère de la relation de l’artiste à ses pairs. Cette installation permet de juxtaposer les espaces-temps : celui de la photographie initiale, celui du reflet de l’artiste et celui du spectateur en train de regarder.
Festival Circulation(s
1 - Espace Maurice Utrillo, Place Jean Jaurès
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« Sandy Skoglund © Sandy Skoglund »
Gathering Paradise, 1991
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À partir des années 1980, l’artiste américaine Sandy Skoglund présente de vastes tableaux photographiques tout à fait singuliers. Elle construit physiquement des décors irréels puis les photographie. Les images qui en résultent, par leur format conséquent et par le choix de couleurs saturées, dégagent un sentiment d’étrangeté mais aussi de fantaisie. Réalisées sans trucage numérique, ces photographies sont à la frontière du cinéma et de la pratique de l’installation, il y a quelque chose de l’artisanat, de l’effet spécial. Au-delà de la prouesse technique, l’artiste dresse un portrait acide de la middle class américaine.
Gathering Paradise (1991) s’inscrit dans cette démarche. La photographie présente une scène montée de toutes pièces par les soins de l’artiste : dans un jardin typique des banlieues américaines aisées, une foule d’écureuils noirs prend possession de l’espace uniformément peint en rose. Comme souvent dans l’œuvre de Sandy Skoglund, les personnages sont à peine visibles et ils paraissent indifférents à l’envahissement des animaux et du rose Malabar… Comme si tout cela était parfaitement normal. L’image fabriquée invite le spectateur à élaborer un récit, elle agit comme une amorce de fiction, à nous d’imaginer l’histoire.
1 - Espace Maurice Utrillo, Place Jean Jaurès
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« Yves Trémorin © Yves Trémorin »
Sans titre, 1994
de la série Nature Morte
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À sa formation de mathématicien, Yves Trémorin doit la rigueur et la précision des cadrages, du travail de la lumière. L’éclairage au flash et le format carré des négatifs offrent une grande précision et permettent l’expression d’une extrême délicatesse voire d’une sensualité. Pour la série Natures mortes (1993), le photographe s’est immergé durant plusieurs mois dans sa cuisine, la transformant en un terrain d’exploration inédit... Les images produites transfigurent le quotidien : bottes de poireaux, motte de beure ou assiette de soupe sont présentées « sur le vif » leur flou traduit le mouvement de la vie en cours. L’aliment est central souvent associé à des objets comme dans la tradition picturale des Natures Mortes. Ces photographies nous rappellent que nous sommes faits de chair, que les choses vivantes sont éphémères, que tout est amené à se transformer… Sans titre, elles ne racontent pas d’histoires, elles cadrent au plus près des objets simples, soulignent un détail. Ici, c’est de l’incongruité de la présence de fourchettes dans l’assiette de soupe rouge sang que nait l’inquiétante étrangeté.
1 - Espace Maurice Utrillo, Place Jean Jaurès
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« Xavier Zimmermann © Xavier Zimmermann »
Façade V et Façade VII, 1994
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L’artiste déclare : « Mes images sont très souvent des lieux de théâtre caché. C’est ce que j’appelle le spectacle du monde. » Chacune de ses séries de photographies de paysages produit des images puissantes, construites au cordeau, jouant sur la lumière, les textures, empreintes d’une certaine solennité. Proche d’une démarche de peintre de classique, il élabore mentalement ses photographies avant de les réaliser. Toute sa démarche est déjà présente dans les fameuses Façades qui connaîtront un vif succès dès leur création en 1994.
Pour ce travail, il s’est imposé pour règle de ne prendre qu’une seule photographie sur chaque site, au risque qu’elle soit ratée, de ne tirer qu’un seul exemplaire de chaque négatif. Il explique que son intention était de photographier l’enveloppe, la surface des maisons pour mieux interroger ce qui peut se passer à l’intérieur. L’éclairage au flash transforme la façade en un écran réverbérant la lumière. Le cadrage frontal, le jeu de noir et de blanc, le moment de la prise vue (la nuit) et le format monumental convergent pour produire un sentiment d’étrangeté à partir d’un sujet familier. Les façades de pavillons qui longent les rues des villes contemporaines sont ici réduites à une surface plane, tel un décor de carton pâte qui attendrait l’injonctive « Action » pour que le tournage commence
1 - Espace Maurice Utrillo, Place Jean Jaurès
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« Yoann Cimier © Yoann Cimier »
Nomad’s Land, 2014
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Après avoir intégré l’Établissement Cinématographique et Photographique des Armées et avoir travaillé dans le domaine de l’édition, Yoann Cimier s’est installé en Tunisie en 2007 où il officie désormais en tant que photographe indépendant.
En déambulant sur les plages tunisiennes durant l’été, Yoann Cimier est fasciné par les constructions éphémères que créent les Tunisiens lorsqu’ils se rendent à la mer. Pour lui, il ne s’agit pas d’un phénomène anodin : chaque élément constitutif de ces campements de fortune est révélateur d’une façon d’appréhender la vie. En observant la manière dont la population locale prend possession de l’espace balnéaire le temps d’une journée, il rend compte des dynamiques traversant la société tunisienne. Ces photographies témoignent de la multiplicité et de la diversité des formes réalisées avec une variété infinie de matériaux de récupération. Une plasticité hors norme qui transforme un simple abri récréatif en un objet indiscipliné, en rupture avec le temps, l’espace et l’ordre établi. Un entre-deux privilégiant le rapport à la nature, ultime espace de liberté en marge des conventions sociales.
4 - Devant l’École Danièle Mitterrand, 5 mail Georges Brassens
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« Mark Duffy, © Mark Duffy »
Vote n°1, 2014-2015
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Photographe irlandais travaillant à Londres, il mène des projets personnels tout en étant commissaire d’exposition. En 2015, il a remporté le Photobook Award de Vienne. Mark Duffy s’est intéressé aux récentes campagnes électorales ayant eu lieu en Irlande (2015 et 2016). Dans Vote No. 1, il en scrute la trace dans l’espace urbain. Plus précisément, cette série porte sur les déformations que subissent les visages des candidats, conséquences imprévues de l’installation des affiches électorales sur leurs panneaux. Ici un œillet perfore une joue, là une vis transperce un front… Mise en abime des affiches, ces photographies sont un reflet de la désillusion croissante de l’électorat irlandais envers le monde politique après des années d’austérité épuisante. Présentées ici sur des panneaux électoraux, elles deviennent à leur tour, un objet d’affichage, potentiellement soumises aux aléas du temps.
2 - École Jaurès, 18-22 rue Maurice-David
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« Tom Janssen © Tom Janssen »
Parade, 2010-2013
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Tom Janssen est diplômé de l’HKU de Utrecht (2010), il a également étudié la photographie à DIT (Dublin). Ses travaux ont été présentés au Dutch Photo Museum, au musée de la photographie de La Haye, à FOTODOK et à la Van Kranendonk Galle¬ry de Art Rotterdam.
Chaque année, plus de cinq cents cortèges de chars défilent aux Pays-Bas. Cette tradition tient incontestablement une place importante dans la vie sociale de ce petit pays. La construction et l’ornementation d’un char prend plusieurs mois alors que le parcours dans les rues ne dure que quelques heures. Aux yeux de l’artiste, si ces constructions sont d’une grande beauté, le plus important demeure l’aventure humaine et l’expérience collective qu’elles représentent. Contrastant avec la régularité quasi puritaine de la cité, les créations surréalistes de Parade sont perçues comme une protestation silencieuse face à la conformité et la monotonie des villes néerlandaises. C’est une d’irruption de fantaisie ritualisée dans le quotidien urbain, surprenant l’observateur étranger.
Avec le soutien de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas.
8 - Collège Gustave Courbet, 17 rue François Mitterrand
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« Julien Lombardi © Julien Lombardi »
L’inachevé, 2014
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Julien Lombardi a tout d’abord étudié l’ethnologie puis il s’est tourné vers la photographie. Ses travaux font partie de plusieurs collections notamment celle de la BnF et du Château d’Eau de Toulouse. Il a reçu plusieurs prix dont celui de la Bourse du Talent.
Depuis l’effondrement de l’Union soviétique, l’Arménie transite entre deux états. Un nouveau modèle se construit mais il est difficile de l’identifier, tant sa forme est plurielle. Comme le territoire qui les inspire, les photographies de cette série sont en attente d’une histoire. Ces documents témoignent de « l’ina¬chevé », d’un moment de mutation où des forces opposées se côtoient sans que l’on puisse les différencier. Cet ensemble d’images constitue les archives factices d’une mémoire en train de se construire.
5 - Collège Pablo Neruda, 9-25 rue Audenet
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« Pàtric Marìn © Pàtric Marìn »
Yoz, Natural History, 2013
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Pátric Marìn est diplômé de la Massa¬na School of Barcelona en peinture. Il commence à s’intéresser à la photographie en 2001 et démarre des études photographiques à l’IEFC en 2010. Il a remporté le prix Mark Grosset en 2015, le Lux Photography Awards et le XV EAC 2015 d’Alicante. Ses travaux ont été exposés à PhotoScan, Incubarte 7, Barbas¬tro FOTO et lors des Promenades Photographiques de Vendôme.
Il est fasciné par la possibilité de donner une autre apparence aux êtres vivants qui l’entourent par la seule manipulation de la lumière. Il se sert des matériaux organiques, qu’on remarque rarement, et leur accorde une valeur. C’est ainsi que commence YOZ, son voyage dans un univers fantastique, construit à l’intérieur du monde réel. La lumière suscite la transformation de formes éphémères que saisit le photographe.
6 - École Frédérick Lemaître, 28-30 rue Frédérick-Lemaître
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« Emilia Moisio © Emilia Moisio »
Vieraalla Maala (dans un endroit étranger) 2010-2015
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Photographe finlandaise freelance installée à Londres, elle s’intéresse à l’opacité des images, à leur résistance à l’interprétation, à leur force intrinsèque. Vieraalla Maalla (un endroit étranger) est un projet qui voit le jour à partir de situations d’incompréhension : la culture influence la manière dont nous percevons les images du monde qui nous entoure, si nous n’en possédons pas les codes, elles nous restent étrangères. À partir de phrases et de proverbes issus du finnois et de coutumes caréliennes et samis, Emilia Moisio met en image des univers spécifiques. Sans l’héritage culturel adéquat, ils sont incompréhensibles. Ce travail souligne ainsi le caractère arbitraire de l’interprétation que nous faisons des images tout en révélant la beauté de leur mystère.
7 - École Joliot-Curie, 10 rue Joliot-Curie
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« Yasena Popova © Yasena Popova »
Urban Insects 2014
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Yasena Popova est diplômée de l’UACG de Sofia en architecture et de la New Bulgarian University en photogra¬phie. En 2011, elle a été nominée pour l’Essl Art Award. Elle a remporté le Gaudenz B. Ruf Award pour l’art contemporain et a participé à l’international Gyeonggy Ansan Art Fair en 2015.
Dans sa série Urban Insects, elle recherche le sens caché des objets existant au sein de l’environnement urbain, tout particulièrement les moyens de déplacement. Elle les photographie depuis un point de vue inhabituel, en plaçant l’objectif à la place du bitume. Les véhicules sont photographiés dans les garages et les sites où sont assemblées les pièces. Pour les plus volumineux, elle les élève à la hauteur appropriée en utilisant des grues de construction. Vues du dessous, les machines évoquent de gros insectes. L’enchevêtrement complexe des pièces les fait ressembler aux organes d’une créature vivante.
9 - École Anatole France, 1 avenue des Écoles
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« Marion Poussier © Marion Poussier »
Corps de ballet, 2014
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Marion Poussier reçoit en 2006 le prix Lucien et Rodolf Hervé et en 2010 le prix de l’Académie des beaux-arts. En 2014, elle est invitée par le festival Cinéma en plein air (Parc de La Villette, Paris) à créer une série de films courts sur l’adolescence. Ses photographies sont exposées en France comme à l’étranger.
Ouverture à la vie quotidienne. À son poème. À la façon
des mains, ce qu’elles savent faire pour sauver de l’oubli
le commun. Il y aurait la vie ordinaire et dans des
sphères séparées, l’art et ce qui fait rêver. Mais penser
ça, c’est oublier que quand la vie est présente en
personne, c’est puissant, que quand le réel se donne, il
bouleverse. Marion Poussier, photographe, demande au
réel de lui prêter des gestes. Elle a initié à partir du
projet « Moi, Corinne Dadat » - pièce documentaire pour
une femme de ménage et une danseuse (collectif Zirlib),
une série de portraits de femmes et d’hommes officiant
dans l’entretien et dont le principal diplôme est leur
corps. Le chemin sera un ballet. On partira du grand
pour aller au petit, du travail des mains à la
chorégraphie.
Nota bene : Le corps de ballet est un groupe de
danseurs homogène qui travaille en toile de fond pour
mettre en valeur les danseurs principaux dit étoiles.
1 - A l’extérieur : Espace Maurice Utrillo, Place Jean Jaurès, à l’extérieur
Photographies du projet Panoramas
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« Photographies du projet Panoramas
© Lionel Hoche & Christophe Delory
»
Sans titre, Série Panoramas
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Lionel Hoche entre en 1978 à l’École de danse de l’Opéra de Paris, puis rejoint en 1983 le Nederlands Dans Theater. Devenu chorégraphe au début des années 90, il développe également un travail de recherche plastique (sculptures, détournements d’objets) qui prennent place dans ses scénographies. À ce jour, il a réalisé plus de quatre-vingt pièces pour sa compagnie ou d’autres, parmi lesquelles : le Ballet National de l’Opéra de Paris, le Ballet de l’Opéra de Lyon, les Ballets de Monte-Carlo. Ouvert à la création il intervient en tant que chorégraphe dans différents univers : opéra, cinéma, publicité ou clip musicaux…
Dans le cadre de sa résidence d’implantation à Pierrefitte-sur-Seine et Villetaneuse, initiée en 2015 il a créé plusieurs pièces et a mené de nombreux ateliers avec différents publics. Le projet Panoramas, dont quelques images sont présentées ici en avant première, clôturera cette résidence à l’automne 2017.
Panoramas est une traversée en image des deux villes, ce sont des photographies de gestes dansés par les habitants nés de rencontres avec le chorégraphe. Mettant en scène des mouvements et des costumes étonnants dans un environnement urbain familier, ces images contiennent une forte dimension poétique. Elles proposent un portait à la fois décalé et sensible des habitants et de la ville. Les photographies sont réalisées par le portraitiste Christophe Delory qui travaille à capter de la fragilité et la beauté de l’âme humaine. Ses portraits sont régulièrement publiés dans la presse et font l’objet de commandes institutionnelles.
3 - Médiathèque Flora Tristan, 43 boulevard Jean-Mermoz
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– Commissariat : Nathalie Lafforgue, Direction de la Culture, du Patrimoine, du Sport et des Loisirs, Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis et Marion Hislen, Directrice de l’association Fetart, directrice artistique du festival Circulation(s).
Texte d’introduction : Nathalie Lafforgue
Vernissage le samedi 8 octobre de 17h30 à 20h30
Zoomout, performance de danse de la Compagnie Mémé Banjo - Lionel Hoche : Des créatures étranges viennent troubler l’environnement familier de la ville, donner corps à des images, des spectres colorés…
> Samedi 8 octobre à partir de 17h00
Studio photo : en solo ou en famille, faites vous faire le portait par un photographe professionnel
Gratuit sur réservation
> Samedi 5 novembre à 13h00
Visite commentée gratuite, sur réservation
POUR LES GROUPES ET LES SCOLAIRES
Tous les jours de la semaine
Sur réservation
Renseignements et Réservations :
01 72 09 35 60
www.mairie-pierrefitte93.fr
ESPACE UTRILLO
Place Jean Jaurès
93380 PIERREFITTE-SUR-SEINE
www.mairie-pierrefitte93.fr
www.fetart.org
www.seine-saint-denis.fr
Horaires d’ouverture
mardi au vendredi : 14h/18h
samedi : 10h/17h0
fermeture les dimanches et lundis
Accès :
Métro ligne 13 arrêt Saint Denis-Université ou Basilique de Saint -Denis puis T5
Tram T5 arrêt Alcide d’Orbigny
RER D arrêt Pierrefitte-Stains puis 15 min à pieds ou bus 361, arrêt Alcide d’Orbigny